Au retour de Boston, j’ai procédé au « décantage » de ma participation à la conférence Enterprise 2.0 qui a eu lieu à Boston du 22 au 25 juin derniers. Pour ceux qui ne connaissent pas cet événement, c’est ce que tous les participants nomment la «grande messe » de l’Entreprise 2.0 avec plus de 1 500 participants et conférenciers provenant d’une quarantaine de pays à travers la planète. Une fois par année (bientôt deux…) tout ce beau monde se retrouve à Boston afin de prendre le pouls du patient. Certains, comme Gil Yehuda, font ensuite une grande série de billets sur leur blogue, et passent chaque point fort au crible. D’autres, comme les professeurs et amis Richard Collin et Marc de Fauchérour font des « séminaires Retour de Boston 2009 », qui attirent jusqu’à une centaine de personnes qui n’ont pas eu la chance de pouvoir être sur place. Pour ma part, je tiens à vous livrer cette rapide synthèse. Succinte plutôt, mais qui donne une bonne idée des points forts de cette troisième édition.
Une partie de la foule présente à la « grande messe »…
Cette conférence est le moment de faire le bilan de santé Web 2.0 de « l’entreprise », de voir l’évolution de cette santé 2.0 depuis 2007, première mouture de l’événement bostonien. Alors, direz-vous, quel est le pronostic? Il faut avouer qu’il est positif car les progrès sont là, constants, mais encore difficiles tel que le démontre cette étude publiée par les organisateurs et disponible ICI. Elle montre entre autres, que seulement 50 % des employés utilisent les outils Web 2.0 mis à leur disposition, mais d’un autre côté, que 65 % des entreprises planifient augmenter leurs dépenses en matière de technologies 2.0 cette année. Et comme l’a démontré Dion Hinchcliffe dans un des ateliers, 51 % des entreprises du « Global 2000 » (plus de 20 000 employés) ont acheté et intègrent des outils Web 2.0 (étude 2008 de Forrester). Ce qui fait dire à plusieurs participants dont Gil Yehuda, que le temps n’est plus aux grands exposés des « évangélistes » venus dire aux praticiens et utilisateurs que ce n’est pas une question d’outils, mais plutôt de culture. De cela, tous les participants en sont conscients et sont maintenant rendus ailleurs, soit à la mise en pratique…
C’est pour cette raison que les études de cas ont été à l’honneur cette année. Les salles étaient pleines pour entendre Walton Smith de Booz Allen Hamilton, venu parler de leur projet d’intégration de blogues, wikis, fils RSS tagging, folksonomie, réseaux professionnels internes, etc., le tout intégré dans un projet nommé « Hello ». Ils étaient tout aussi nombreux à assister à la conférence spéciale (keynote) de Shawn Dahlen de Lockheed Martin, qui est venu expliquer à Andrew McAfee et aux participants l’évolution de son projet « Unity », qui avait été un des succès l’an dernier. Un des constats qui m’a frappé c’est celui de la génération Y.
Walton Smith en train de présenter son projet mis en place chez Booz Allen Hamilton
En effet, tous les spécialistes proclament haut et fort que les gens de cette génération vont être ceux, qui non seulement vont faire entrer les usages 2.0 dans l’entreprise mais aussi ceux qui seront aussi les champions utilisateurs des outils 2.0 tels que les blogues et les wikis… Eh bien, s’il faut en croire l’expérience vécue chez Lockheed Martin, ce n’est pas le cas. En effet, selon Dahlen, leur champion blogueur est un ingénieur de plus de 40 ans avec plus de 20 ans d’expérience dans l’entreprise… Ce qui vient accréditer la thèse que les experts en interne, quel que soit leur âge, ont une réelle passion pour leur travail et ont aussi la volonté de transmettre cette passion à leurs collègues! Bref, des études de cas très intéressantes, qui ont passionné les participants.
Tout comme les deux panels portant sur Twitter, soit: « How Twitter changes everything » et « The Future of Social Messaging in the Enterprise »… Je m’en voudrais aussi de ne pas noter l’omniprésence des «gazouillis » à cette conférence. Que ce soit par les participants qui twittaient en direct avec l’aide des organisateurs qui ont fourni une série de #hashtags pour toutes les conférences ou encore celui général pour la conférence #e2conf. De plus, il y avait beaucoup de « twitter buzz » dans les conversations. Pas surprenant que tous les événements de réseautage aient été renommés: « Tweet-up », ce qui en est une bonne indication des attentes des entreprises et de leur curiosité face à ce nouveau phénomène!
Twitter en entreprise? Pour faire quoi? Question que j’aborderai dans un prochain billet…